Fotos: Rifail Ajdarpasic
PRESSE | REVIEWS
“(...) David Hermann, le metteur en scène, s’inscrit dans l’art d’aujourd’hui, déjà lors de la saison dernière, il avait monté dans les deux maisons d’opéra lorraines, Une Italienne à Alger résolument moderne et originale qui fut bien reçue par le public comme par la critique.
David Hermann possède ce rare talent de mettre en valeur un opéra appartenant au patrimoine musical et de le sublimer avec un imaginaire, des techniques d’imagerie numérique et une créativité artistique contemporaine puisés dans ce que l’on fait de mieux. Son souci esthétique demeure toujours respectueux de l’identité même de l’œuvre et de la musique. Nulle faute de goût dans la libre fantaisie adaptée.
Dans Iolanda, il n’hésite cependant pas à faire preuve d’un certain courage en ajoutant au livret, dès les dernières mesures de l’ouverture, une séquence visuelle présentée par un récitant, et qui fait la part belle à l’imagerie numérique et aux images laser. Certains peuvent s’en offusquer, il est cependant dans son rôle de médiateur, de messager, de transmetteur entre ce qu’a voulu le compositeur et la sensibilité d’aujourd’hui. On est peut être à mille lieues de la Cour du Roi René où se déroule l’action mais l’esprit s’envole vers des contrées infinitésimales qui construisent l’apparence des choses, tel un préambule d’une métaphysique des sens et de la sensation, en quelque sorte une métaphore de l’obscur et de la clarté, de l’altérité et de l’universel, une montée fusionnelle vers la vie, la lumière et l’amour.
Un syncrétisme s’opère, une métamorphose, une transfiguration, un bouleversement entre celui qui voit et celui qui est plongé dans les ténèbres, entre celui qui connaît le monde et celui qui n’en possède que l’idée..
Dans cette mise en scène, la lumière dans son énergie cosmique rayonnant dans l’empyrée de mille soleils, vibre au diapason de la musique apportant au cœur de la vie, des êtres et des choses ce que d’aucuns appellent l’âme et le sentiment et d’autres nomment énergie ou big bang. Quintessenciée tout au long de ce travail de mise en scène, sa matérialisation technique est tout bonnement magnifique, juste et parfaite, cristalline et intense.
De toutes les archives existantes de la représentation de Iolanta sur une scène d’opéra que l’on peut aujourd’hui retrouver en DVD, la mise en scène de David Hermann est sans l’ombre d’un doute (sans jeu de mots !) la meilleure, très loin devant celle créée par Peter Sellars pour le Téatro Réal de Madrid (2012), voire même de celle du Bolchoï (1982) qui du coup apparait terriblement poussiéreuse ( hors les voix magnifiques évidemment !).
La distribution vocale est superbe. (...)“ Wukali - Magazine des Arts
“(...) le metteur en scène David Hermann a réussi son coup, qui colle à cette irréfragable modernité qu’on impose aujourd’hui à l’opéra d’hier. Un sidérant décor froid, inondé de circuits lumineux, de flash, de spots, où le high-tech est roi, où la fée informatique est reine, « aveuglant » la jeune Iolanta, la fille du Roi René d’Anjou (1409-1480), prisonnière d’un appareillage à roulettes qui l’aidait à se déplacer dans ce qui ressemblait à un vaste laboratoire médical sophistiqué, et qui contenait cette action projetée cinq siècles après son actualité.“ Le Républicain Lorrain